
Les hormones de la fertilité ?
C’est quoi une hormone ?
Les hormones sont des substances biologiques fabriquées par un organe, puis transportées par le sang pour stimuler ou inhiber le fonctionnement d’un autre organe.
Les hormones de la fertilité féminine
Les biomarqueurs de base de la fertilité sont les hormones suivantes : AMH, LH, FSH, TSH, œstradiol, progestérone, prolactine.
Elles sont où ?
Les hormones qui nous intéressent ici viennent de deux organes :
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La glande hypophyse, située dans le cerveau derrière les fosses nasales. C’est là que sont fabriquées la FSH, la LH, la prolactine et la TSH.
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Les ovaires fabriquent l’œstradiol, la progestérone et l’AMH.

Hypophyse
Source :
Wikipedia
Qu’est-ce qu’elles font de leurs journées ?
Les hormones de l’hypophyse agissent sur les ovaires et vont stimuler ou inhiber leur propre production d’hormones. Les hormones des ovaires vont alors à leur tour stimuler ou inhiber l’hypophyse, agissant par ces signaux en va et vient multiples sur le fonctionnement de la fertilité (C'est un peu les cheffes d'orchestre de notre ovulation !).
Ce ballet entraîne les règles, l’ovulation, et la préparation de l’utérus par une série de réactions en chaine.
Le ballet hormonal

La fluctuation des quantités d'hormones dans le sang par cycle

Source : neufmois.fr
Exemple d’une partie de la chaîne hormonale : l’ovulation.
Elle implique FSH, AMH, oestrogènes et LH.
1. Au tout début de la chaîne, l’hypothalamus sécrète l’hormone “gnRH” qui stimule l’hypophyse.
2. En réponse, l’hypophyse sécrète la FSH, entre le premier jour des règles et l’ovulation.
3. Sous l’effet de la FSH, les ovaires sont stimulés, et les follicules ovariens vont commencer leur croissance.
4. Les cellules de l’ovaire situées autour des follicules ovariens en maturation vont alors sécréter de l’AMH, pour protéger les follicules en croissance d’une maturation trop prématurée, et ainsi réguler l’effet du FSH.
5. Ces mêmes cellules vont aussi sécréter des œstrogènes. Cette augmentation du taux d’œstrogènes dans le sang agit sur l’hypophyse et entraîne la sécrétion massive de LH.
6. Sous l’effet de ce pic de LH, la tension dans le follicule mature augmente. Il finit par se rompre et libère l’ovocyte dans la trompe. C’est l’ovulation.
7. Suite à l’ovulation, stimulés par la FSH et la LH, les ovaires sécrètent de la progestérone en quantité pour favoriser le développement de la paroi de l’utérus (l’endomètre).
Meet your hormones
Les hormones sécrétées par l'hypophyse, qui agissent sur les ovaires :
FSH - hormone folliculostimulante
Elle sert à quoi ?
La FSH stimule la production des œstrogènes et la maturation des follicules ovariens jusqu'à l'ovulation.
Comment elle se comporte ?
La quantité de FSH fluctue de manière cyclique. Pendant la phase folliculaire, la sécrétion de FSH augmente progressivement jusqu'à un pic au moment de l'ovulation.
LH - l’hormone lutéinisante
Elle sert à quoi ?
Elle stimule la production de progestérone et provoque l'ovulation grâce à un pic de sécrétion au milieu du cycle.
Comment elle se comporte ?
Chez la femme, la fréquence et l'amplitude de la sécrétion varie au cours du cycle menstruel.
Après les règles (phase folliculaire) et après l'ovulation (phase lutéale), le taux de LH se situe entre 2 et 8 U/l (unités par litre).
Au milieu du cycle (phase d'ovulation), le taux augmente jusqu'à 20 U/l. C’est ce pic de LH qui déclenche l'ovulation. Il a lieu 24 à 36 heures avant l'ovulation.
Après l’ovulation, la LH continue d’influencer la transformation du follicule ovarien rompu en une glande appelée le corps jaune qui va sécréter à son tour des oestrogènes et de la progestérone.
TSH - L'hormone de la stimulation thyroïdienne
Elle sert à quoi ?
Elle a pour effet de stimuler la thyroïde pour qu'elle sécrète les hormones thyroïdiennes, T3 et T4, indispensables à de nombreuses fonctions de l'organisme.
Prolactine - l'hormone de la lactation
Elle sert à quoi ?
Son élévation chez la femme enceinte permet de déclencher la lactation. Elle permet aussi de la maintenir après l’accouchement.
Comment elle se comporte ?
En dehors de la grossesse, lorsqu’elle est sécrétée en petite quantité, elle stimule la sécrétion de la progestérone. Pendant la grossesse et pendant quelques mois après l’accouchement, elle est sécrétée en plus grande quantité.
Cette élévation de la prolactine est responsable d’une diminution de la sécrétion des hormones FSH et LH, ce qui empêche l’ovulation. C’est une des principales causes de troubles du cycle ou d’infertilité, et une des raisons pour laquelle une femme est moins fertile juste après un accouchement.
Les hormones sécrétées par les ovaires
Estradiol ou Oestradiol
Elle sert à quoi ?
Les œstrogènes, et notamment l'œstradiol produit par les ovaires, ont pour rôle le développement et le maintien des caractères sexuels secondaires chez la jeune femme à la puberté. Ce sont ces hormones qui entraînent la croissance des seins, l'arrivée des règles, la pilosité pubienne et l'ovulation. Elle fait partie des déclencheurs de signal pour l’ovulation.
Comment elle se comporte ?
Au cours du cycle, son augmentation progressive provoque le pic de LH qui induit l’ovulation.
Pendant la phase folliculaire : entre 0,10 et 0,55 nmol/l, pendant l'ovulation : entre 0,35 et 2,20 nmol/l.
Progestérone
C’est quoi ?
Une hormone sécrétée principalement par les ovaires en deuxième partie du cycle, et par le placenta chez la femme enceinte.
Elle sert à quoi ?
Elle permet de préparer l’endomètre (paroi de l’utérus) à la nidation de l’ovule. Elle contribue aussi à préparer les glandes mammaires à la lactation, avec la prolactine.
AMH - l’hormone anti-müllerienne
Elle sert à quoi ?
Elle contribue au bon déroulement de l’ovulation en régulant l’action de la FSH pour protéger la maturation des follicules ovariens.
Comment elle se comporte ?
Les cellules de l’ovaire situées autour des follicules ovariens en maturation sécrètent de l’AMH en continue.
Chez la femme, le taux d'AMH dans le sang tend à décroître avec l'âge en parallèle du nombre de follicules, contrairement aux hormones hypophysaires.
C’est en ça qu’elle est un indicateur de la réserve ovarienne. Particularité à noter : le taux d'AMH n'est pas un indicateur de la qualité de l'ovulation.
Dans le cadre d’un bilan d’infertilité, le dosage de ces hormones permet de repérer entre autre :
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une anomalie hormonale responsable de troubles de l’ovulation comme par exemple une élévation de la prolactine.
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une inversion du rapport FSH /LH pouvant indiquer un syndrome des ovaires polykystiques.
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un AMH bas pouvant indiquer une insuffisance ovarienne.

Voir l’article Bilan de fertilité - le dosage hormonal.

Sources
Inserm. Infertilité : un mécanisme cérébral totalement inédit, SCIENCE, 20.01.2016
S. Catteau-Jonard, D. Dewailly, V. Prévot et al., “Anti-Mullerian hormone: an ovarian hormone exerting hypothalamic feedback?”, Med Sci (Paris) 2016 ; 32 : 441–444
https://doi.org/10.1051/medsci/20163205005
R. Pasquali, “New perspectives on the role of anti-Müllerian hormone (AMH) in women”, Ann Transl Med. doi: 10.21037/atm.2018.11.19.
“ESHRE.” European Society of Human Reproduction and Embryology 2020-2021, 2020
Haute Autorité de santé, argumentaire sur l’Évaluation du dosage sérique de l’hormone anti-müllérienne, juillet 2017
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-07/dir152/argumentaire_t560_amh.pdf
E. R. Bertone-Johnson, J. E. Manson, A. C. Purdue-Smithe and all, Anti-Müllerian hormone levels and incidence of early natural menopause in a prospective study, Hum Reprod. 2018 Jun; 33(6): 1175–1182. Published online 2018 Apr 5. doi: 10.1093/humrep/dey077
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6366539/
FertilyIQ, MOOC about Egg Freezing, 2020
https://www.fertilityiq.com/egg-freezing/
Broekmans FJ, Soules MR, Fauser BC. Ovarian aging: mechanisms and clinical consequences. Endocr Rev 2009;30:465–493.
Wikipédia, article Hypophyse
