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Citrus Fruits

Conservation des ovocytes pour raison non médicale : le débat

Introduction

Conservation des ovocytes pour raisons personnelles : le débat

La demande

Origine et data de la demande

Débat médico-social

Vaut-il mieux prévenir que guérir ?

Débat féministe

Libération ou contrôle du corps des femmes ?

Autres arguments

De la perturbation temporelle à l‘encouragement du don d‘ovocytes

Le risque de perturbation temporelle

Sensibilisation précoce

Plus la conservation des ovocytes est faite tôt, plus les ovocytes sont prélevés en grande quantité et de bonne qualité, et donc plus elle aura de chance de donner plus tard un bébé en bonne santé.

Le faire tôt en âge biologique, c’est le faire avant 30 ans. Le faire avant 30 ans, c’est se mettre à penser à ces questions là dès 25 ans. Justement un âge où on y pense pas encore forcément, auquel on a pas l'envie d’y penser, et ce de moins en moins avec le recul de l’âge des grossesses. 

Les femmes n’y pensant pas forcément d’elles-mêmes, ou pas en ces termes, certains médecins envisagent de mener un programme de sensibilisation sur le sujet (comme c’est le cas en Suisse par exemple), et de proposer d’office un bilan de fertilité et la conservation de leurs ovocytes aux femmes avant leurs 30 ans. 

Pousser les femmes à s’interroger sur leur fertilité à un âge où ce n’est pas encore une préoccupation pour toutes les femmes peut cependant avoir un côté très angoissant, voir carrément intrusif.

Si dans le cadre d’un bilan de fertilité il est détecté une anomalie, une femme peut s’en trouver très affectée et cela peut complètement influer sur ses choix de vie – alors qu’elle aurait pu vivre tranquillement et ne s’en inquiéter que bien plus tard.

C’est d’autant plus vrai que les anomalies liées à la fertilité sont rarement cause certaine de stérilité – la médecine n’est pas assez avancée pour donner des réponses définitives sur ce sujet la. Il n’est jamais certain qu’une anomalie détectée jeune se révèle un obstacle définitif à être enceinte plus tard.  

Une sensibilisation systématique et venant du monde médical pourrait effectivement créer des problèmes de perturbation « temporelle » et des angoisses liées à une interrogation prématurée des femmes sur leur fertilité.

Plus qu'une sensibilisation à outrance, c’est ici la question du choix qui devrait plutôt prévaloir. Si une femme s’interroge d’elle-même sur ces sujets, cherche de l’information et des réponses, et/ou souhaite faire conserver ses ovocytes, elle devrait le pouvoir.

Même si le résultat de sa démarche à un fort impact, parfois négatif, sur sa vision de la suite - la décision viendra d’elle et elle en assumera pleinement les conséquences.

Il ne s’agit pas de pousser toutes les femmes à se questionner et à entreprendre une conservation de leurs ovocytes dès leur jeune âge. Il s’agit de laisser ce choix à celles qui font d’elles-mêmes cette démarche, quel que soit leur âge. 


 

Rupture avec une certaine logique temporelle

Pour les anti PMA, la conservation d’ovocytes est une technique supplémentaire qui va encourager les grossesses tardives, et va donc augmenter le nombre d'enfants qui perdent leurs parents trop tôt.

Les Évêques de France voient ainsi dans la congélation d’ovocyte un risque de dissociation temporelle, expliquent-ils dans une déclaration anti AMP en 2018.

Pour les mouvements pro-vie, "les temps de la petite enfance, l'adolescence, la puberté, puis le temps de la fécondité où l'on doit se mettre dans les dispositions intellectuelle et affective de bâtir une histoire." sont "des temps nécessaires, il faut les protéger, ils nous construisent’, analyse Blanche Streb, Docteur en pharmacie, et membre de l'Alliance Vita, mouvement "pro-vie", marqué d’extrême droite, dans le journal Marianne. 

Pourtant, au départ, ce n’est pas la conservation des ovocytes qui provoque le recul des grossesses, mais bien le recul des grossesses qui provoque une demande pour pouvoir conserver ses ovocytes. Dans quelle mesure l'un alimentera-t-il l'autre par la suite ? Bonne question.

Faciliter le recours au don

Dans les services d’assistance médicale à la procréation, un manque se fait de plus en plus sentir : celui de don d’ovocytes.

Avec le recul de l’âge des grossesses, les femmes qu’on croise dans ces services sont de plus en plus « âgées » au sens biologique du termes (plus de 35 ans), et sont donc de plus en plus nombreuse à avoir besoin d’un don d’ovocytes pour pouvoir tomber enceinte.

Pour favoriser la solidarité et encourager le don, la loi française à mis en place entre 2011 et 2015 un système étonnant : si vous faites un don de vos ovocytes, et que lors du prélèvement on parvient à vous en prélever plus que 5, vous pouvez garder une partie des ovocytes « en trop » pour vous.

C’est un peu comme quand vous recevez une déduction fiscale en échange d’un don à une association.

Vive la solidarité !

Voir l‘article Don d‘ovocytes.

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Cependant, si on autorise des femmes qui font un don d’ovocytes à en conserver pour elles-mêmes pour raison non médicale, comment argumenter le refus de la raison non médicale à toutes les femmes ? Cela créé un précédent valable.

Pire, pourquoi le refuser à des femmes qui font ce don, mais n’ont pas la chance de se voir prélever assez d’ovocytes pour passer la barre des 5 ? Les raisonnements qui s’y opposent basés sur l’éthique, sur l’enjeu de l’âge, sur le risque médical, ne tiennent plus face à un tel précédent. 

Par ailleurs, autoriser la préservation pour toutes les femmes, sachant que la plupart n’y auront finalement pas recours est une façon imparable de renflouer le stock de dons : 

  • En utilisant leurs propres ovocytes, les femmes limitent leur recours à la réserve de don.

  • Celles qui auront conservé leurs ovocytes puis n’en auront pas eu l’utilité pourront en faire don. 

Légaliser pour pouvoir encadrer et limiter les dérives

(Un peu comme le cannabis ? Oups.)

Les femmes françaises déterminées à faire conserver leurs ovocytes ont actuellement recours à la conservation de leurs ovocytes dans les pays voisins qui l’autorisent : Espagne, Belgique, République Tchèque…


Pousser les femmes à se sentir hors la loi, à aller faire cette opération dans des conditions difficiles et coûteuses à l’étranger, et à être suivies de façon disontinue - à la fois par une clinique étrangère pour l’opération elle-même, et par des médecins en France avant et après l’opération, n’est pas une solution. 
Il semble plus prudent de l’autoriser afin de pouvoir mieux l’encadrer, en éviter les détournements marchands à l’étranger, et de mieux sensibiliser les femmes à tous les aspects de cette procédure. 

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