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Conservation des ovocytes pour raison non médicale :

le débat

Citrus Fruits

Conservation des ovocytes pour raison non médicale : le débat

Introduction

Conservation des ovocytes pour raisons personnelles : le débat

La demande

Origine et data de la demande

Débat médico-social

Vaut-il mieux prévenir que guérir ?

Débat féministe

Libération ou contrôle du corps des femmes ?

Autres arguments

De la perturbation temporelle à l‘encouragement du don d‘ovocytes

Débat médico-social : vaut-il mieux prévenir que guérir ?

Dans l’argumentaire médical pro-conservation des ovocytes, la conservation des ovocytes est considérée comme une forme de médecine préventive, un outils pour prévenir la baisse de la fertilité avec l’âge. Ceux qui s’opposent à cet argument dénoncent une médicalisation accrue et superflue. Doit-on guérir ou prévenir ?

Les explications du spécialiste

Pr. Michael Grynberg, Gynécologue Obstétricien, directeur du département de préservation de la fertilité et de la médecine reproductive à l'Hôpital Antoine Béclère.

Médecine préventive

L’infertilité liée à l’âge n’est pas une maladie. C’est une pathologie liée au vieillissement, qui se déclenche « tôt » relativement à notre vision actuelle de ce qu’est la vieillesse.


Les femmes qui ne tiennent pas compte de ce vieillissement, ou n’en sont pas informées, s’en aperçoivent lorsqu’elles désirent une grossesse tardive (au sens biologique du termes). Elles recourent alors à des techniques d’AMP, nécessitant souvent un don d’ovocytes. Pour elles, les procédures d’AMP sont légales et prises en charge par la sécurité sociale jusqu’à 43 ans.

Il y a de nombreuses autres pathologies comparablement liées au vieillissement qui sont acceptées comme telles : alzeimer, l’ostéoporose, parkinson, mais aussi l’incontinence, la sénilité ou les troubles du sommeil.

Si on découvrait une méthode qui permettrait de prévenir l’alzeimer, la refuserait-on aux patients qui demandent à y avoir recours par précaution ?La préservation de la fertilité est une forme de médecine préventive comme une autre.

Dans ce cas, pourquoi limiter les femmes dont la  prévoyance les conduit à conserver leurs ovocytes dans les temps pour prévenir cette baisse futur de leur fertilité ?

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Médicalisation accrue


La principale critique adressée à cette médecine dite « de précaution » est qu’elle entraine une médicalisation accrue.

Cette procédure implique en effet de faire subir à des femmes qui n’ont pas de projet d’enfant dans l’immédiat une procédure que seules les femmes qui ont recours à l’AMP traversent aujourd’hui, et qui représente de nombreux actes médicaux : prises de sang à répétition, échographies endovaginales, injections d’hormones, et opération sous anesthésie (voir les articles Intérêts et risques médicaux et Processus médical pas à pas).


Cette médicalisation accrue est aussi critiquée car elle se révèle souvent « inutile » à termes : la grande majorité des femmes tomberont d’abord enceinte naturellement, et n’auront donc pas recours à leurs ovocytes conservés.

Mois de 1% des femmes qui ont conservé leurs ovocytes y ont ensuite eu recours d’après les dernières données.

Ce chiffre doit être remis dans son contexte : la pratique est relativement récente, et les femmes qui conservent leurs ovocytes le font justement pour y avoir recours dans le futur. Par ailleurs, la demande de conservation a explosé ces 3 dernières années en Europe. Il n’y a donc pas suffisamment de recul pour savoir à quel point les femmes qui conservent leurs ovocytes depuis 4 à 5 ans y auront ou non recours plus tard.

Assurance non garantie


Cette précaution n’est pas non plus une assurance garantie de l’accomplissement d’un désir d’enfant au-delà des limites de l’horloge biologique. On compte moins de 60% d’accouchement suite à l’utilisation de ses ovocytes conservés.

La conservation n’est qu’un début, le chemin à parcourir  pour un ovocyte jusqu’à devenir un bébé-grââl est long et difficile ! Voir l'article Résultats

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Les ovocytes conservés même à un jeune âge ne se révèleront pas forcément tous en pleine forme, et ne survivront pas tous aux différentes étapes qui mènent à une naissance : décongélation, fécondation in vitro, culture de l’embryon, implantation dans l’utérus, grossesse…).  

Même si le rôle de l’utérus et du reste de notre corps est moindre que celui des ovocytes dans le vieillissement de notre fertilité, la grossesse reste une épreuve physique pour le corps. Comme toute épreuve physique, un corps de 20 ou 30 ans le vivra mieux qu’un corps plus âgé.

Il y a une approche spécifique et parfois exagérée dans le monde médical et dans la société des risques liés à la procréation.

On va moins mettre en garde contre des pratiques sportives dangereuses par exemple, que contre une grossesse volontaire et assumée pour une femme de 45 ans en bonne santé (Löwy, 2009).

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Tempérer les inquiétudes


On oublie souvent de dire qu’on ne parle pas de femmes âgées de 80 ans lorsqu’on parle de grossesse tardive dans ces contextes, mais plutôt de femmes qui ont entre 40 et 55 ans. Une femme de 45 ans en bonne santé et dont un médecin suit la grossesse (comme pour toutes les femmes) ne prend pas de risque inconsidéré à être enceinte.

Par ailleurs, pour les médecins favorables à cette option, il ne s’agit pas non plus de pousser toutes les femmes à adopter cette démarche préventive et à subir systématiquement cette opération lourde.


C’est plutôt la question du choix qui prévaut. Si une femme s’interroge d’elle-même sur ces sujets, s’informe du mieux possible, et en conclu qu’elle souhaite faire conserver ses ovocytes, elle devrait le pouvoir. Même si le résultat de sa démarche implique une médicalisation accrue et est sans assurance - la décision viendra d’elle et elle en assumera pleinement les conséquences.


Il ne s’agit pas de pousser toutes les femmes à entreprendre une conservation de leurs ovocytes dès leur jeune âge par précaution. Il s’agit de laisser ce choix à celles qui font d’elles-mêmes cette démarche, quel que soit leur âge.

Dérive vers une forme d’eugénisme ?


Médecine préventive, mais aussi médecine méliorative. Laurent Alexandre, chirurgien et essayiste, explique dans les Echos que la conservation des ovocytes est “un pas de plus vers la sélection d'embryons, vers laquelle on se dirige aujourd'hui à toute vitesse.” Cette sélection peut mener vers une forme d’eugénisme. 


Il faut moduler cette idée, le débat sur la sélection des embryons est un débat qui se situe à un autre niveau. Une femme conserve ses ovocytes entre autres parce qu’elle veut un enfant génétiquement sien. Vu le peu d’ovocytes conservés qui vont survivre jusqu’à donner un embryon puis un enfant, ce n’est pas à ce stade là qu’il y a une volonté de sélection de ses embryons. Cette démarche répond plutôt à une logique du « meilleures chances d’avoir un enfant » plutôt qu’à une logique de « meilleur enfant ».

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