
La conservation des ovocytes,
combien ça coûte ?
Décryptage et variables des coûts par étape
Ce qui peut être pris en charge en France
Si vous voulez conserver vos ovocytes pour une raison non médicale, vous devrez faire l'opération elle-même à l'étranger car elle est encore interdite en France. Cependant certaines étapes de la procédure peuvent quand même être prises en charge en France !
Le traitement hormonal et le suivi gynécologique
Des gynécologues choisissent parfois de s’arranger avec la législation et d’effectuer le suivi en parallèle. Si l’Assurance Maladie ne prend pas aujourd’hui en charge le remboursement de la procédure, certains médecins contournent ainsi la loi et acceptent de suivre leurs patientes en France.
De plus, certaines mutuelles peuvent vous rembourser certains médicaments. Echographie, stimulation, suivi gynécologique… Ces gestes médicaux peuvent être éligibles. Renseignez-vous auprès de votre gynécologue.
Des patientes ayant pu effectuer leur congélation en Espagne mais assurer un suivi en France remboursé par leur mutuelle ont donc pu débourser « seulement » 2500 euros pour que leurs ovocytes soient conservés.
Si toutefois vous décidiez de faire la totalité de la procédure à l’étranger, le coût des médicaments vous coûtera en moyenne 1000 euros.

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Le coût du suivi gynécologique lui est en général inclus dans le prix de l’opération proposé par les cliniques étrangères.
Ovocytes voyageurs : la FIV en France
Il faut aussi inclure le coût futur de la FIV qui sera nécessaire le jour où vous aurez recours à vos ovocytes conservés.
Dans la réalité, les ovocytes ont de fortes chances de n'être jamais utilisés, par exemple si vous parvenez à avoir un enfant naturellement entre temps. Ce coût additionnel n’est donc pas systématique.
Certaines cliniques espagnoles ont des accords de partenariat avec des centres de PMA français, et peuvent envoyer vos ovocytes stockés en Espagne jusqu’en France le jour où vous en aurez besoin.
Il est ainsi possible dans certains cas de faire la FIV en France, et d’avoir sa FIV remboursée par l’assurance maladie.
Cependant attention, transférer d’un pays à l’autre les ovocytes stockés n’est pas possible pour toutes les cliniques, il faut prendre cela en compte dans votre choix de clinique et poser la question dès votre premier rdv. Pensez aussi à demander le coût d'un tel transfert, non renseigné sur les grilles tarifaires habituelles.
Si ce transfert n’est pas possible dans la clinique où vous choisissez d’aller, il faut inclure dans le calcul de vos coûts l’estimation des coûts de cette même clinique pour les tentatives de FIV future.
En moyenne en Europe, une FIV coûte entre 2000 et 3000 euros.
Drôle de logique ?
Cette tolérance de la France qui refuse la conservation des ovocytes mais accepte les transferts de gamètes conservées à l'étranger peut sembler étrange à première vue. Elle est finalement assez logique : si vous avez recours à vos ovocytes congelés, c’est que vous avec des difficultés à concevoir naturellement. Si vous avez des difficultés à concevoir naturellement, aux yeux de la loi française et de l’assurance maladie, vous tombez dans la catégorie «infertilité », et êtes donc éligible à un remboursement de la procédure d’AMP (voir l‘article sur la Prise en charge en France).
La sécurité sociale aurait d’ailleurs un fort manque à gagner si ce type de transfert était refusé : avec des ovocytes conservés jeunes, la FIV a bien plus de chance de fonctionner du premier coup. Ce qui coûte moins cher en termes de nombre de tentatives financées !
Ce qui doit être fait à l'étranger
En moyenne en Europe les coûts de l’auto-congélation des ovocytes varient de 3 000 euros à 5 000 - 6 000 euros par cycle (une seule opération) pour l’ensemble de la procédure en Europe.
Le prix comprend les médicaments de la stimulation ovarienne, le suivi gynécologique (dosages hormonaux, et échographies tout au long du traitement), le prélèvement des ovocytes sous anesthésie pendant un court séjour à l’hôpital, puis la congélation des ovocytes prélevés.
Il faut ajouter à cela : les coûts liés au nombre de ponction nécessaires pour recueillir suffisamment d’ovocytes, et les frais de la conservation pendant plusieurs années.
Pour les Françaises qui partent dans d’autres pays d’Europe, pensez à prendre en compte les frais de transport et de logement sur place.
Quelles variables influent sur le coût de l’opération ?
Variable 1 : prélever un nombre suffisant d’ovocytes pour augmenter la probabilité d'une naissance
Attention, le coût affiché par les cliniques est celui pour une seule ponction !
Il en faut deux en moyenne pour congeler le nombre d’ovocytes souhaités pour avoir un pourcentage de chance satisfaisant qu’une FIV fonctionne. Parfois plus, tout dépend de la personne, et de son âge.
Il faudra potentiellement 3 ponctions à une femme de plus de 35 ans pour obtenir suffisamment d’ovocytes. Alors qu’une femme de 30 ans en prélèvera peut-être 15 dès la première ponction et décidera de s’arrêter là.
Le coût de la procédure dépend donc en grande partie du nombre de ponction nécessaire, lui-même dépendant de l'âge auquel l’opération est effectuée.
Variable 2 : le pays et la clinique
Selon le pays, la clinique et la méthode utilisée par celle-ci, les prix peuvent varier. Certaines prennent des marges importantes, d’autres présentent le prix pour une seule ponction, qu'importe si le taux de réussite possible à votre âge est extrêmement bas.
Dans les faits, il faut faire attention aux informations que l’on retrouve sur les sites des cliniques
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Les tarifs sont exprimés de manière différente selon les pays, ne comprenant pas la même chose.
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Les taux de succès sont indiqués parfois par transfert réussi, parfois par cycle, d’autres indiquent qu’ils sont calculés au bout de trois cycles, etc.
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La réussite peut aussi être prise en compte à des stades différents (par exemple le taux de succès peut se référer au pourcentage d’ovocytes dévitrifiés au lieu de ceux fécondés, ou les taux de début de grossesses obtenus ne sont pas ceux de celles menées à terme, après une naissance en bonne santé.)
Certaines cliniques appliquent aussi des tarifs différents selon les nationalités des ressortissants.
Le coût du stockage
Le coût réel de la procédure dépend aussi du nombre d’années de stockage de vos ovocytes suite à l’opération.
Plus vous faites conserver tôt, plus vous avez de chance de receuillir un grand nombre d’ovocytes de bonne qualité, mais plus la durée du stockage sera longue et coûteuse.
Petit tour du monde des coûts de l’opération et du stockage cumulés par pays
Espagne
Les coûts de la procédure pour un cycle se situent entre 3 500€ et 5 000€ euros. Si l’on détaille, cela donne de 2 000€ à 3 000€ euros pour un cycle de ponction, 1 500€ de traitement. Ajoutez ensuite entre 240€ et 500€ pour le stockage annuel.
Si vous faites le traitement en France, vous pouvez soustraire à ce montant le coup du traitement.
République Tchèque
C'est une destination prisée pour ses tarifs avantageux, le coût initial présenté peut être de 1500 euros.
Mais cela correspond à un prélèvement par paille pouvant contenir 3 ovocytes maximum… ! Ajoutez 100€ pour toute ponction par paille additionnelle. Comptez ensuite 200 euros par année supplémentaire de conservation.
En cas de FIV sur place, le transfert des embryons congelés est de 700€, et l’ICSI a un coût additionnel de 500€.
Italie
Les coûts de la procédure pour un cycle varient entre 600€ à 4 000€ (auxquels il faut ajouter entre 200€ et 300€ par an pour la conservation des ovocytes).
Royaume-Uni
Les coûts totaux de la procédure se situent entre 3 300£ et 4 450£. Si l’on détaille, cela donne de 3 000£ à 4 100£ pour l'opération, de 500 à 2 000£ de traitement, et 125£ et 350£ pour le stockage annuel.
Le coût du traitement peut être soustrait si vous faites le traitement en France.
États-Unis
La procédure complète revient entre 15 000$ et 20 000$.
Prise en charge actuelle, et débat autour d'une prise en charge potentielle de la conservation des ovocytes.
